Adeline BANDELA, fondatrice et directrice de Citizen Mômes : « J’aime à penser que l’on travaille pour former l’adulte de demain »

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Article mis à jour le 2 avril 2021 par La rédaction

Article actualisé le 02 avril 2021

Interview d’Adeline Bandéla, fondatrice et directrice de l’association Cityzen Mômes, un projet porteur de sens et de valeurs humaines.

Biloa Magazine : Pouvez-vous vous présenter ?

Adeline Bandéla : Je suis Adeline Bandela, fondatrice et directrice de Cityzen Mômes. Titulaire d’une licence professionnelle de Management des Organisations Associatives, j’ai exercé 7 ans dans le secteur privé avant de rejoindre une structure des services à la famille. Cinq années d’expérience m’ont permis d’évaluer les besoins en garde d’enfants après l’école.

De plus, mon implication bénévole pendant plus de sept ans chez les Petits Frères des Pauvres et une culture africaine qui valorise le rôle sociétal de la personne âgée m’ont naturellement poussé vers l’intergénérationnel.

J’ai également obtenu mon Brevet d’Aptitude aux fonctions d’Animateur, Bafa.

Biloa Magazine : Quelle est la mission de votre association Cityzen Mômes ?

Adeline Bandéla : L’association Cityzen Mômes est une structure sociale et solidaire qui répond à une double problématique :

  • Aider les parents à mieux concilier leur vie familiale, professionnelle et sociale.
  • Permettre aux enfants de s’impliquer dans des projets culturels et citoyens qui les aident à grandir et dans lesquels chacun trouve sa place.

La finalité de la structure est de favoriser auprès des enfants l’éveil citoyen et la création d’un lien intergénérationnel. Cette finalité se décline de la façon suivante :

Prise en charge complète des enfants :

  • Après l’école : sortie de l’école, goûter et projets d’ateliers conçus et encadrés par des artistes-animateurs.
  • Autour de projets d’ateliers intergénérationnels artistiques au sein des résidences de personnes âgées.
  • Dans des programmes d’activités et de loisirs partagés le week-end pour encourager le « mieux vivre » ensemble.

“J’aime à penser que l’on travaille pour former l’adulte de demain, c’est très important.”

Biloa Magazine : Qu’est-ce qui vous a motivé à créer Cityzen Mômes ?

Adeline Bandéla : J’ai toujours souhaité créer ma propre activité, pour me réaliser personnellement et acquérir une indépendance professionnelle. Assurer mon propre emploi constitue une motivation décisive pour moi. J’aime mettre en place des projets, monter des partenariats et prendre des initiatives.

Issue d’une famille nombreuse, j’ai toujours souhaité m’entourer d’enfants. De plus, je pense avoir un très bon contact avec eux. J’aime les voir s’épanouir, évoluer, grandir. Ils sont simples, naturels et directs. J’aime à penser que l’on travaille pour former l’adulte de demain, c’est très important.

Enfin, avec l’expérience et la maturité aidant, j’ai envie de mettre en place des activités qui se déroulent autour du lien social et des personnes. J’aspire à un projet professionnel qui ait du sens. J’ai donc choisi ce concept, car il se base sur le respect de certains principes auxquels j’adhère comme le partage, la solidarité, le vivre ensemble.

De plus, avec l’espérance de vie qui ne cesse de croître (selon l’Insee la population âgée de 75 ans au plus devrait connaître une forte croissance et pourrait doubler d’ici 2030), j’ai réalisé entre autres qu’il était indispensable de tisser des liens entre les âges et d’apprendre à vivre ensemble.

Aujourd’hui, je développe avec Cityzen Mômes un projet d’entrepreneuriat social qui conjugue mes compétences professionnelles avec un projet porteur de sens, au service de la jeune génération et de la re-création des liens.

Biloa Magazine : La transmission du savoir entre générations est la base de votre association Cityzen Mômes. Quelles types d’activités proposez-vous pour renforcer ces liens ?

Adeline Bandéla : Depuis 2012, l’association a pu réaliser diverses actions entre les enfants âgés de 3 à 11 ans et les aînés, vivant majoritairement dans des établissements collectifs :

3 moments d’échanges et de complicité, 3 projets artistiques :

  • «Opération K’adors : des sourires et des roses » : pour créer le lien. Les enfants ont offert des sourires et des roses aux personnes âgées dans les maisons de retraite. Ainsi que des produits cosmétiques grâce à la fondation L’Oréal.
  • «Un arbre et son banc, les 4 saisons ».
  • «Un pays’âge vu du 19ème». Nous avons utilisé de l’argile comme matière première. Le modelage a permis d’établir un dialogue entre ces deux générations.

Parallèlement, nous avons également organisé des ateliers de dessin, de peinture et de chant. Nous travaillons souvent en collaboration avec une intervenante artiste pluridisciplinaire en arts afin de préparer la nature de la création qui sera retenue.

Biloa Magazine : Quelle est à ce jour votre plus belle réussite ou fierté ?

Adeline Bandéla : Une belle réussite ? Avoir été finaliste au concours «Créateur d’avenir» et avoir décroché un prêt d’amorçage auprès de France Active.

Une fierté ? J’ai réussi à passer mon Bafa à 50 ans !

“N’abandonnez pas les projets qui vous tiennent à cœur. Quand il y a de l’amour et de l’inspiration, on ne peut pas se tromper.”

Biloa Magazine : Vous êtesun bel exemple de détermination et de persévérance car vous n’avez pas hésité à retourner à l’université à l’âge de 47 ans pour acquérir les compétences nécessaires à votre projet. Quels conseils pouvez-vous donner aux femmes qui, par peur des préjugés ou du regard des autres, n’osent pas aller au bout de leurs idées ?

Adeline Bandéla : Je m’inspire de cette phrase de Billie Holiday : “N’abandonnez pas les projets qui vous tiennent à cœur. Quand il y a de l’amour et de l’inspiration, on ne peut pas se tromper.

Biloa Magazine : Comment peut-on soutenir votre association localement ou à distance?

Adeline Bandéla : Nous sommes toujours à la recherche d’un local (minimum 60m2)  répondant aux normes de sécurité pour réaliser l’ensemble de nos activités notamment la prise en charge des enfants. Nous visons les villes de Levallois Perret, Clichy, Asnières et Courbevoie.

Je souhaiterais également trouver des partenaires financiers sous forme d’apport associatif avec reprise pour augmenter nos fonds propres.

Biloa Magazine : Merci pour vos réponses, souhaitez-vous faire un dernier commentaire, partager une actualité ?

Adeline Bandéla : Deux partenariats sont à venir dans le cadre de projets intergénérationnels entre les enfants fréquentant les centres de loisirs et les résidents en maison de retraite dans le 17e et le 19e arrondissement de Paris.

Site web : https://cityzenmomes.com/

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