Les femmes noires ont enfin leur Salon à Montréal

single-image

Dorothy Rhau, présidente du Salon International de la Femme Noire – Crédit Photo : Majorie Lamarre

Article mis à jour le 2 août 2022 par La rédaction

« N’aie pas peur, ose ! » C’est avec ce slogan que l’humoriste montréalaise Dorothy Rhau a donné le coup d’envoi du premier Salon International de la Femme Noire (SIFN), samedi 2 juin, Place Bonaventure. Ce nouveau rendez-vous, dont elle est la présidente et cofondatrice, Dorothy Rhau l’a conçu comme un lieu de retrouvailles et de discussions où des femmes noires et métissées de tous horizons peuvent réseauter, échanger, et s’exprimer sur des sujets d’actualité qui les concernent.

Pour sa première édition, le salon a choisi d’aborder des sujets tels que l’implication politique des femmes noires, le féminisme, le mouvement #metoo ou la présence des femmes noires dans les STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). Autant de milieux où selon sa présidente, les femmes noires sont souvent sous-représentées ou discriminées.Dorothy Rhau, l’affirme avec conviction :« il est temps de débattre et de dialoguer sur des enjeux de société dont nous [les femmes noires] sommes excluent ».

Pourquoi y a-t-il si peu de femmes noires en sciences ? Les femmes racisées peuvent-elles s’identifier au féminisme actuel ? Y a-t-il encore du racisme et du sexisme dans la sphère politique ? Toutes ces questions ont suscité de riches échanges entre les différents panélistes qui ont discuté sans tabous en proposant des pistes de solutions, et le public du Salon venu en grand nombre assister à l’événement.

Le SIFN s’est également donné pour mission de « célébrer » la femme noire et de souligner son apport dans le développement de la société québécoise et canadienne en créant notamment le Prix Viola Desmond[1], du nom de la première femme noire à figurer, seule, sur un billet de 10 $. Pour cette première édition, le prix a été remis au Docteure Yvette Bonny. Arrivée au Québec dans les années soixante avec la première génération d’Haïtiens, le Docteure Bonny fut médecin-pédiatre et hématologue à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal. En 1980, elle réalise la première greffe de moelle osseuse sur un enfant au Québec.

Autre temps fort de la journée, la minute de silence observée à la mémoire de Marielle Franco, militante noire pour les favelas et conseillère municipale de Rio de Janeiro (Brésil), assassinée le 15 mars 2018, à laquelle le Salon a voulu rendre hommage. Cet hommage marque le début d’une longue série de commémoration puisque Dorothy Rhau a annoncé samedi dernier que la seconde édition du Salon International de la Femme Noire était déjà prévue pour 2019.

Pour plus d’informations sur le Salon International de la Femme Noire : https://www.sifn-montreal.com/


[1] Viola Desmond était une femme d’affaires prospère noire de la Nouvelle-Écosse qui défia l’autorité en refusant de quitter un espace réservé aux Blancs dans un cinéma, en 1946. À la suite de ce refus, elle fut incarcérée, reconnue coupable et condamnée à une amende. Son procès constitue l’une des premières contestations judiciaires connues soulevées par une femme noire au Canada pour cause de ségrégation raciale. Source : https://www.banqueducanada.ca/2018/03/nouveau-billet-10-dollars-orne-portrait-viola-desmond/