Travailleurs étrangers temporaires: une pétition pour demander l’abolition des permis de travail fermés

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Article mis à jour le 1 mars 2025 par La rédaction

Amnistie Internationale a lancé une pétition en ligne pour demander au gouvernement canadien d’abolir le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), ou permis de travail fermés.

Dans un rapport de plus de 80 pages publié en janvier 2025, Amnistie Internationale dénonce le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Selon l’organisme, ce programme alimente un système d’immigration discriminatoire ayant pour conséquence une atteinte aux droits humains des travailleuses et travailleurs titulaires de ces visas qui les lient à un seul employeur.

Un statut et des conditions de travail précaires

Ces travailleuses et travailleurs occupent des emplois faiblement rémunérés, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la santé et des services domestiques. Leur employeur a un contrôle sur le statut migratoire de la travailleuse ou du travailleur, ainsi que sur les conditions de travail, l’accès à un logement, à des soins de santé et aux prestations sociales. Cette dépendance crée un rapport de pouvoir inégal qui la porte aux abus de la part de l’employeur unique. Dans ce contexte, ces travailleuses et travailleurs se retrouvent dans des situations précaires et privés de leurs droits. Le rapport fait référence à plusieurs histoires et témoignages de travailleuses et travailleurs migrants victimes.

 »Ces personnes sont forcées à travailler de longues heures sans repos, se voient imposer des tâches qui n’étaient pas prévues dans leur contrat de travail, sont sous-payées, sont victimes de violences verbales, physiques, sexuelles et psychologiques et souffrent souvent des stéréotypes et préjugés quant à leurs compétences, leur comportement ou leur identité fondés sur leur race, leur couleur de peau, leur nationalité ou leur origine ethnique. » dénonce le rapport.

Le rapport souligne aussi le fait que les travailleurs migrants racisés soient surreprésentés dans ce programme de permis fermés. En 2023, 70 % des personnes ayant obtenu un permis de travail au titre du PTET étaient originaires des pays suivants : le Mexique, l’Inde, les Philippines, le Guatemala et la Jamaïque. En outre, le PTET dispose d’un volet spécifique au secteur de l’agriculture, le Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS). Ce programme s’adresse en particulier aux travailleuses et travailleurs du Mexique, de la Jamaïque et d’autres pays des Caraïbes, se basant sur des accords bilatéraux entre ces pays et le Canada. D’après le rapport, sur l’ensemble des travailleuses et travailleurs migrants temporaires du secteur agricole en 2023, 41 % étaient originaires du Mexique, 27,7 % du Guatemala et 11,6 % de Jamaïque.

Avec cette pétition, Amnistie Internationale demande :

  • Le droit de changer d’employeur : abolition du permis de travail fermé
  • Le droit à la non-discrimination dans le système d’immigration
  • Le droit d’être traité comme tout autre travailleur

La pétition est disponible sur le site web d’Amnistie Internationale jusqu’au 31 mars 2025. Pour en savoir plus, consultez le lien suivant : https://amnistie.ca/campagnes/travailleurs-migrants

Crédit photo: Pexels

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